Thomas Harlan at Petra 1999


L’
ombre d’Ararat ~ Les clefs du pouvoir
Thomas Harlan

Critique

Le livre

Des allées sombres de Subure aux remparts assiégés de Constantinople, des déserts de Palestine aux pentes du mont Ararat, deux mondes s’affrontent.

Les armées des deux Empires Romains, celui de l’Ouest et celui de l’Est, affrontent celles de la Grande Perse. Les mages jettent leurs sorts, les généraux tirent leurs plans, les morts sortent de leur tombe.

Maxian Atreus, frère de l’Empereur d’Occident et guérisseur, découvre qu’un sort monstrueux a été jeté sur l’Empire, un sort qui conduit Rome à sa perte. Mais pourra t’il à temps en trouver les racines ?

La belle Thyatis, fille adoptive d’une riche patricienne, entraînée depuis son enfance pour devenir une arme invincible, est chargée d’une mission impossible par delà les mers et les continents, face à des puissances maléfiques elle doit mener ses hommes jusqu’au bout de leurs forces.

Tous vont devoir se dépasser, se transformer en héros, pour l’Empire, pour leurs Dieux, et pour sauver leur propre vie.

L’histoire de l’Empire romain, s’il n’avait pas chu et si science et magie avaient fait jeu égal, dans une antiquité revisitée où l’on croisera Jules César ressuscité mais toujours vert, des monstres d’Europe centrale, construits de morceaux humains ou avides de sang, des cathares massacrés par l’Empire, des magiciens qui jettent le feu… Le début d’une grande saga.

L’époque

Aux environs de ce qui serait l’an 600 après Jésus Christ, mais dans un monde où le Christianisme ne s’est pas développé. Les deux empereurs, celui de l’Ouest (Rome) et celui de l’Est (Constantinople), s’allient pour suivre les traces d’Alexandre le Grand et envahir la grande Perse.

Le Grande Perse, c’est celle de l’empire Sassanide, lointain successeur de l’empire Achéménide,  qui s’étendit autrefois de l’Inde au Nil et du Yémen au Caucase. L’ascension des Sassanides date du début du III ème siècle après Jésus Christ. Leur histoire est parcourue d’affrontements et d’alliances avec l’empire Byzantin dont Constantinople était la capitale.

La période précise décrite dans L’Ombre d’Ararat est celle des derniers feux de cette Grande Perse, tandis que les Sassanides profitaient de l’assassinat de l’Empereur byzantin Maurice pour reprendre leurs attaques contre un empire déstabilisé.

En quelques années, Antioche, Jérusalem et Alexandrie étaient conquises et l'armée Sassanide était aux portes de Constantinople, sur les rives du Bosphore. L'empire Achéménide semblait alors restauré, mais provisoirement. Le nouvel empereur byzantin, Héraclius, reprenait l'offensive. Partant de la rive orientale de la Mer noire, il envahissait le cœur de l'Iran. Puis, en 628, il s'avançait vers la Mésopotamie.

Thomas Harlan et l’Histoire

Si l’empire Sassanide est assez peu connu, il a quelque chose de culte pour tous les fanatiques des jeux de guerre et de stratégie, tout comme l’empire d’Alexandre et l’empire Romain.

Pour inventer un monde cohérent, Harlan prolonge le pouvoir de Rome, annule le développement du Christianisme, crée de nouvelles dynasties, brode sur des religions existantes. Il jongle avec le réel, réinvente les grandes batailles, nous fait côtoyer des grands hommes de ce siècle et de quelques autres.

Il y a Jules César, rappelé d’entre les morts pour servir Rome. Harlan en fait un deuxième rôle époustouflant, un mort vivant encore très vert qui préfère courir les jupons dans les allées de Rome plutôt que de ressasser son pouvoir passé et son assassinat.

Il y a un Mohammed, homme du désert, aventurier et marchand, mais aussi homme de pouvoir et philosophe, qui pourrait bien dans un autre univers avoir été le prophète d’un dieu unique.

Il y aura Alexandre le Grand, appelé à la rescousse, pour sauver les Empires de l’Est et de l’Ouest et lutter contre la magie qui les mine.

Science et magie

L’une des réussites de Thomas Harlan est d’avoir réussi à créer un univers mêlant magie et science, ou même faisant de la magie une science : d’un curieux appareil qui ressemble à une version magique de la télévision d’aujourd’hui, à de bien curieuses machines volantes, qui vont de créatures vivantes ayant tout du dragon, à des êtres construits de toutes pièces, comme de véritables engins mécaniques.

Mais ne dévoilons pas quelques unes des merveilles qui sont au cœur du Tome II de cette saga. Le Tome I contient bien assez de scènes et d’êtres magiques. Il y a ces morts ramenés à la vie au cours de cérémonies secrètes, de curieux personnages précurseurs du monstre de Frankenstein, un magicien Perse qui s’enfuit en volant, un adolescent engagé par force dans les légions romaines et qui apprend peu à peu l’étendue de ses dons de jeteur de feu, des écoles de magie qui forment leurs élèves sur les rives du Nil…

Héros et héroïnes

Une autre des réussites de Thomas Harlan est d’avoir mis en scène une foule de personnages convaincants et passionnants, premiers comme seconds rôles.

Elève d’une école égyptienne de magie, Dwyrin Mac Donald est envoyé par ses maîtres pour rejoindre la légion des thaumaturges, la IIIème Ars Magica et répondre à la levée de troupes de l’empire Romain.

Plus jeune frère de l’Empereur de l’Ouest, Maxian Atreus est guérisseur et se tient à l’écart du pouvoir militaire et administratif que manient ses frères aînés. Il découvre qu’un sort a été jeté sur l’empire, un sort qui devra être détruit pour que Rome puisse survivre.

Fille adoptive d’une riche patricienne, la belle Thyatis a été entraînée depuis son enfance pour devenir une arme invincible. Une mission impossible la conduit avec ses hommes par delà les mers et les continents, face à des puissances maléfiques.

Ahmet, prêtre / sorcier égyptien, enseignant dans l’école de magie où étudiait Dwyrin, et qui croise Mohammed dans le désert, pour trouver ensuite l’amour dans les bras d’une très belle reine.

Du super cinémascope

Enfin, tous les critiques américains ont souligné la qualité cinématographique du texte de Thomas Harlan. L’Ombre d’Ararat est un véritable roman à grand spectacle, avec de nombreux héros, des figurants par milliers, des paysages inoubliables, des effets spéciaux incomparables.

L’auteur

Ses origines

Thomas Harlan est né le 25 Février 1964 à Tucson, Arizona et y a été élevé.

Il n’a que trente cinq ans et beaucoup de passions dans sa vie.

Il a été élevé dans une ambiance riche en littérature fantastique de notre temps. On lui a lu le seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien lorsqu’il était enfant, et ce texte reste l’un de ses favoris. Sa lecture à voix haute dans le cercle de famille ou parmi des amis est quelque chose qu’il conseille à chacun (« commencez en automne, quand frodo commence son périple, et si vous continuez, au fil des mois, les saisons passeront pour vous comme pour les personnages »).

Sa mère est archéo-botaniste et son père dendro-chronologiste (toutes occupations ayant rapport avec l’âge et l’antiquité des plantes et des arbres).

La passion d’écrire

Il a commencé à écrire sérieusement au collège, dans le cadre du cours d’écriture créative de l’Université de l’Arizona. alors qu’il était étudiant en Histoire. Mais il n’en était pas à ses premières pages.

La passion de jouer

Il a passé ses nuits de lycéen et d’étudiant à écrire des aventures épiques pour ses condisciples, pour faire s’affronter le lendemain les joueurs et leurs armées, retranscrivant et faisant la synthèse la nuit suivante des ordres et manœuvres de chacun pour mettre à jour l’état de son monde inventé. En 1983, il n’avait que dix neuf ans, cela a donné un « jeu par correspondance », Lords of the Earth, jeu de guerre resté célèbre et encore joué aujourd’hui par des centaines de passionnés de par le monde.

Auteur de Lords of the Earth, Core, CoreWars, Cruenti Dei, Starlords, Black Empire, Zweitekrieg and Micea.

L’expérience et le métier

L’écriture de milliers de pages de jeux (quelques six mille d’après ses estimations) lui a donné une expérience incomparable des intrigues mêlant personnages réels et inventés, faits historiques et magiques, et couvrant des territoires sans limites.

Le talent de réunir

Son entrée dans le milieu professionnel de la Fantasy et de la SF est une curieuse suite de circonstances incongrues ou bien l’effet d’un talent certain pour se trouver là où il faut lorsqu’il le faut.

C’était lors d’une convention mondiale de SF se déroulant à Tucson. Dans le Hall de la convention, une jeune femme de New York cherchait quelqu’un pour l’accompagner au piano lors du spectacle du soir. La mère d’Harlan, présente par hasard, se proposa. La jeune new-yorkaise était Ellen Kushner, auteur et éditeur connue. De fil en aiguille cela se termina en exploration guidée par les parents d’Harlan du désert de Sonora, avec Ellen Kushner et quelques autres stars de l’édition de SF.

Et depuis, Beth Meacham (éditeur pour Tor Books), Tappan King (alors rédacteur en chef de Twilight Zone Magazine), Terri Windling (coéditeur de l’anthologie Best seller annuelle The Best of Fantasy & Horror chez St Martin’s), Dennis McKiernan (auteur de plusieurs cycles dans la lignée de Tolkien et des légendes celtes) et plusieurs autres notables de la Fantasy ont rejoint Tucson et son absence d’hiver.

Un groupe d’écrivain s’est formé, et Thomas Harlan a tout naturellement été invité à en faire partie, bénéficiant ainsi de critiques et de conseils éclairés pour ses premiers essais.

Voilà comment Thomas Harlan est à l’origine de l’école de Tucson.

Homme d’influences

Ses références avouées dans le domaine de la Fantasy sont celles de Tolkien (pour le vision du monde naturel et le sens du récit), David Drake (pour les batailles et les scènes d’action), Glen Cook (pour le sens de l’intrigue et des détails), Terri Windling (pour l’évocation du mystère des places cachées), James Schmitz l’auteur de Witches of Karres (pour la joie de raconter une histoire), Jack Vance (pour l’invention des noms), et Frank Herbert (pour Dune – l’une des plus grandes Grandes Histoires…).

Travailleur

Il travaille par ailleurs à temps plein dans l’informatique.

Le jour où Beth Meacham l’a appelé pour lui annoncer qu’elle voulait publier L’Ombre d’Ararat et lui signer un contrat pour la série, il a aussi reçu un coup de téléphone en provenance d’une startup de la Silicon Valley qui souhaitait l’embaucher pour le double de son salaire du moment. Toujours ce talent pour les bons moments et les bons endroits.

Amateur de musique d’aujourd’hui

Il écrit en écoutant de la musique électronique et techno (Apokalypsis Explicata, Dark Techno One/Nine-Nine), des chants celtiques (Loreena McKennit ou Clannad), ou encore des groupes plus ésotériques comme Dead Can Dance. Mais ses goûts musicaux s’étendent aussi à Glen Cook.

Crapahuteur dans les pays lointains

Il aime aller découvrir lui-même les lieux ou vont vivre et combattre ses personnages, des allées de Rome aux déserts de l’orient.

Il a beaucoup voyagé en Europe et autour de la Méditerranée. Il fait du stop avec son sac à dos et aime les endroits plutôt déserts. Il espère que ses textes traduisent ce qu’il ressent pour les grands espaces sauvages.

Avant de se mettre au troisième volume américain du Serment de l’Empire, il a été passer un mois en Turquie, Israël et Jordanie, arpentant les lieux qu’il décrit dans son livre. Car il préfère voir les choses de ses propres yeux plutôt que les inventer, et il adore escalader les ruines des cités mortes.


Le résultat

Tout cela lui a permis de produire un premier roman feu d’artifice, plein d’action et de personnages forts, où se confondent Histoire antique, magie et science. Le début d’un cycle brillant et passionnant.

Beth Meacham, éditeur chez Tor books et immigrante à Tucson, lui a enlevé des mains L’Ombre d’Ararat pour s’empresser de le publier en Hardcover, avec à la clef un contrat pour trois autres volumes pour terminer le cycle. Une décision rare pour un premier roman d’un auteur inconnu. Mais le succès critique et public a été au rendez-vous.

Ses projets

Terminer le cycle du Serment de l’Empire dont L’Ombre d’Ararat est le premier volume.

Se mettre vraiment à Typhon Wakes un roman mêlant Hard SF, archéologie et suspense (cela veut-il dire aller sur les traces de Dan Simmons et de ses best-sellers ?).

Commencer Molehole, une histoire de SF à la fin des années quarante.

La critique

L’Ombre d’Ararat vous livre un spectacle sur grand écran. Une Histoire parallèle à celle de notre monde, avec des belles filles, des batailles, une magie crédible et très scientifique, sans oublier des intrigues politiques et des chevauchées dans des paysages superbes. C’est Spartacus rencontre Merlin, et Frankenstein. amazon.com (Nona Vero)

L’Ombre d’Ararat n’est pas seulement un premier roman ambitieux, mais une Hitoire parallèle de première classe, quels que soient les standards. Thomas Harlan construit son Empire romain brique par brique, à partir de matériaux authentiques et le peuple de personnages très convaincants, dont quelques uns font partie de notre propre Histoire. En même temps son roman est très peu conventionnel sous son aspect fantasy, en particulier dans son traitement de la magie. Amazing Stories – Juillet 1999

Depuis combien de temps un autre auteur avait-il réussi à donner à une Histoire parallèle l’éclat de la vraie, et à la magie l’impact viscéral et intellectuel de la science la plus passionnante, et cela dans un premier roman ?…

…Le talent descriptif de Thomas Harlan donne à ses scènes et à ses personnages un impact tel qu’il semble parfois au lecteur qu’il y a vraiment trop de superbes couchers de soleil et de femmes fascinantes. Mais il réussit toujours à ramener à l’essentiel, les horreurs et les ironies de la guerre, et ce mélange dérangeant de science et de magie. Locus – Faren Miller – Juin 1999

Le premier roman de Thomas Harlan recèle un style puissant et évocateur, mais aussi une distribution pleine de personnages forts, une richesse de détails incroyable, et une fin qui laisse la porte ouverte à une suite. Hautement recommandé pour les lecteurs de fantasy. Library Journal – Avril 1999

Les réactions des autres auteurs et du milieu de l’édition

La meilleure nouvelle, c’est qu’il s’agit du premier roman de Thomas Harlan. Clairement le début d’une longue et magnifique carrière. Orson Scott Card

L’Ombre d’Ararat est une superbe fantaisie historique éditée par la légendaire Beth Meacham pour Tor Books. Terri Windling – Juin 1999

Thomas Harlan est un auteur à surveiller, qui a un grand avenir devant lui. J’attends avec la plus grande impatience le volume suivant. Allez Tom, ecris plus vite. Dennis L. McKiernan

Vivant, intelligent et complexe – guerre et trahison dans un Empire romain où la magie fonctionne. David Drake

Après la lecture des épreuves de l’Ombre d’Ararat, je suis impatient de le recevoir sur mes rayons pour le proposer à mes habituels clients de Fantasy, toujours à la recherche d’un bon livre. Andrew Hobbs - Waldenbooks

L’Ombre d’Ararat a été classé parmi les 20 meilleurs livres de Science Fiction et de Fantasy de 1999 par Barnes & Noble, la première chaîne de distribution de livres aux Etats Unis et l’une des plus grandes librairies sur Internet.

LA SUITE 

Retrouvez les Empires d’Occident et d’Orient, parcourez les voies de la Grande Perse dans la suite de l’Ombre d’Ararat :

 

Les Clés du pouvoir

de Thomas Harlan

 

Maxian découvrira t’il la faiblesse de la malédiction qui oppresse Rome ?

Thyatis trouvera t’elle assez de ressources en elle même pour assurer le succès de sa mission et investir Taurus ?

Dwyrin sera t’il consumé par le feu qui l’habite ?

Qu’adviendra t’il d’Ahmet le magicien et de Zénobia la Reine de soie, face aux armées noires de la Grande Perse ?

 

Tout cela et bien plus, Jules César et Alexandre le Grand revenus des morts, l’affrontement de toutes les magies, l’Histoire antique revisitée, dans le Tome II du Serment de l’Empire,

 

A paraître en Juin 2000